Cartes sur Tréveneuc
Cartes postales anciennes de Tréveneuc
155 cartes de Tréveneuc entre 1901 et 1940.
Un peu d' histoire
Située sur la côte de Goëlo à mi-distance de Saint-Brieuc et de Paimpol, la commune de Tréveneuc est limitrophe des communes de Plouha à l' ouest, de Plourhan au sud et de Saint-Quay-Portrieux au sud-est. D' une superficie de 665 hectares, le territoire communal s' apparente à un vaste plateau qui s´abaisse en pente douce vers le nord-est pour s' achever par des falaises littorales. La façade maritime constitue un linéaire côtier de 4 kilomètres composé de falaises escarpées, des plages de Port-Goret et de Saint-Marc, avec un très beau panorama à la pointe du Bec de Vir. Le territoire se caractérise par la présence de grandes parcelles cultivées et par un habitat essentiellement localisé au bourg et dans quelques lieux-dits et hameaux, le Bout-de-Ville, la Froide-Ville, Kercadoret, Kereven, Keribouet, Kervalo, Mauretour, Perhemeno et la Ville-Gallio.
Tréveneuc est un démembrement de la paroisse bretonne primitive de Plourhan. Elle est mentionnée dès 1224 comme paroisse dans un acte de donation à l' abbaye de Beauport. La période de fondation du bourg reste incertaine. Son nom pourrait avoir été formé à partir du vieux-breton treb, signifiant village, et de Venec (ou Venoc, ou encore Guehennoc), frère de saint Guénolé. Les graphies anciennes sont variées : Trevenech, 1224 ; Trevenoc, 1240, vers 1330, 1414 ; Treveneuc, 1428. De même, l' origine de la dédicace de l'église à saint Colomban, abbé fondateur des monastères de Luxeuil dans les Vosges et de Bobbio en Italie, reste obscure. Paroisse rattachée au diocèse de Saint-Brieuc, Tréveneuc a élu sa première municipalité en 1790 et la commune fut agrandie, par ordonnance du 26 novembre 1823, d' une fraction du territoire de la Ville-Gallio au détriment de la commune de Plourhan.
Le patrimoine de Tréveneuc se compose de l' église Saint-Colomban, de la chapelle Saint-Marc et de son oratoire, et du château de Pommorio, à l' origine édifié par Pierre Chrestien, vicomte de Tréveneuc vers 1430, puis remanié entre 1780 et 1790. Le dernier représentant de la famille, Robert François Alfred Marie Chrestien de Tréveneuc, meurt en 1940 sans héritier mâle puisque son fils, Henri, décéda au front en 1915. Peu de temps après, le château devient la propriété de la famille Espivent de la Villeboisnet, la comtesse Anne le recevant en héritage de sa marraine, Jeanne Chrestien de Tréveneuc, sœur d' Henri, morte des suites de blessures reçues lors d' un bombardement en 1943.
À noter que les habitants de Tréveneuc sont surnommés les crapauds rouges, également le nom de la moulerie qui surplombe la plage de Goret à la pointe du Bec de Vir. L' origine remonte au début du XXe siècle et au jeu de lancer de palets appelé jeu du tonneau que les marins rapportèrent avec eux. Le principe consiste à lancer des pièces dans une tirelire prenant la forme d' une grenouille à la gueule ouverte, celle du jeu utilisé à Tréveneuc étant rouge. Le site de la mairie précise que les Trévéneucois se distinguaient par leur habileté à ce jeu, notamment contre les joueurs de Kertugal, et qu' ils avaient pris l' habitude d' arborer chez eux un batracien rouge en signe de leurs victoires.
1901-1910
La carte postale la plus ancienne est sans doute celle d' Auguste Purimon, qui fut libraire à Saint-Quay-Portrieux au début du siècle, et dont je ne possède que très peu de cartes à part une série de cartes stéréoscopiques pour l'appareil le Merveilleux (voir la page sur la datation des cartes postales anciennes ici). Son format nuage et la couverture de la photo permettent d' estimer une date entre 1900 et 1902. C' est d' ailleurs la seule carte de ce type en ma possession et je n' en ai jamais vu par d' autres éditeurs. Les cartes n⁰ 2 à 8 sont d' André Mancel de Binic avec des clichés pris sur une période allant d' environ 1903 (213) jusqu'à 1909-10 (776). Elles sont suivies de deux cartes de la Guingampaise Marie Hamon (biographie ici) vers 1905-06 (dont une, hélas, de très mauvaise résolution), pour finir avec une carte du Briochin Armand Waron (biographie ici) de 1903, année du lancement de sa collection La Bretagne Pittoresque.
Encore une fois en ce qui concerne la région, c' est le photographe-éditeur Jean-Baptiste Barat (voir la biographie ici), installé à ce qui est encore la ville de Portrieux, qui nous fournit une belle série de clichés sur Tréveneuc dans cette première décennie du siècle. Les 31 cartes présentées dans le diaporama couvrent les années 1903-1910 puisqu'il revient plusieurs fois au village, celles du château de Pommorio sous la neige datant de la forte chute de février 1907.
Les cinq cartes B.K. datent de 1906-1907. Les deux cartes suivantes sont des cartes-photo. La première date de 1901, signée de Lucien Garnier, boucher à Tréveneuc. La deuxième est écrite par Jeanne Chrestien de Tréveneuc en 1908 et est une photo de famille prise à Saint-Quay-Portrieux.
On rencontre relativement souvent des cartes de cette période signée B. K. avec la mention BRETAGNE et je me suis longuement demandé la signification de ces initiales. Récemment, j' ai appris qu'il s' agirait d'Adolphe Block (1829-1918), éditeur parisien prolifique de vues stéréoscopiques à partir de 1863, qui cesse ses activités en 1915. Il a sans doute commandité des photographes locaux avant de procéder à l' édition des clichés.
1911-1920
Jean-Baptiste Barat revient en voisin dans les années 10 et jusque vers 1920 pour la dernière de cette série (n⁰ 2229). Les clichés de Barat sont les seuls à offrir une vue intérieure de Saint-Colomban et de Saint-Marc.
Quelques cartes-photo de la colonie du patronage de l'église Notre-Dame du Travail qui utilisait les bâtiments de la maison Saint-Joseph (voir la carte Hamonic infra). L' une d' entre elles ayant circulé en 1914, elles datent donc de la première moitié de cette décennie. À cette époque, l' église est récente puisque construite entre 1897 et 1902. Derrière une façade néo-romaine, sa structure intérieure est un appareillage de poutrelles d'acier, censé rappeler le monde du travail, l' usine, puisque l'église est dédiée à la classe ouvrière. Située à deux pas de la gare Montparnasse et dans un quartier où la population vient en grande partie de la Bretagne dans ces années-là, il était naturel que le patronage décide d' y établir sa colonie.
La carte du patronage Saint-Marc est une carte Bocher-Tilly de Saint-Quay, d' environ la même date que celles de la colonie vu le n⁰ 380. Bocher-Tilly était un magasin général et d'ameublement de Saint-Quay qui commence à éditer des cartes postales non numérotées vers la fin de la décennie précédente, puis avec numéro à partir de 1909-1910. D'après les informations de la famille, il semble que Toussaint Bocher (1884-1964), qui avait épouser Émilie Tilly, ait pris bon nombre de ces clichés.
1921-1930
Auguste Couée, l'ex-pâtissier de Plouha devenue photographe-éditeur, se rend à Tréveneuc peu de temps avant son décès en 1924 puisque je n'ai jamais trouvé de carte Couée avec un numéro supérieur à 277, la dernière présentée ici portant le n⁰ 270. Les clichés Couée de la série 600/700 datent des années 30 et sont pris par des successeurs (Arthur, Glo-Couée) et ceux existants sont réédités sous la mention Veuve Couée dans la deuxième moitié des années 20. À noter que la carte non-numérotée est sans doute destinée à des fins publicitaires pour la maison Josse. Cette carte mentionne 1925-1927, ce qui semble être une bonne estimation de la date du cliché puisque l'édition est Veuve Couée. Par rapport à la carte 1873 de Barat, on voit que la maison a pris un étage et englobe ce qui devait être l'ancienne bergerie attenante, signe que les affaires sont bonnes pour la famille Josse.
Les cartes colorisées Rivière-Bureau sont également de la fin de cette décennie puisque la société est créée en 1925 à Pons en Charente-Maritime. Il en existe environ une dizaine dont six figurent ici. Cette société se développa rapidement en ciblant les commerçants de lieux touristiques, les hôtels, les photographes. Les premières cartes sont en noir et blanc avec un ciel et une mer bleus, telles que présentées ici.
Émile Hamonic (biographie ici) se rend pour la première fois à Tréveneuc dans les années 20, ce qui semble étonnant vu son importante production sur la région dès 1899. Les doublons sont les rééditions des années 30 dans une nouvelle présentation cadrée des clichés de la décennie précédente. L' une des deux cartes du château côté jardin fait l' objet d'une erreur de numérotation ; j' ignore quelle est la bonne.
Les cartes postales Veuve François Houart du diaporama ci-dessous sont sans doute des productions destinées à un commerçant de Tréveneuc, tabac ou épicerie générale dans la plupart des cas où un éditeur propose des cartes éditées au nom du commerçant. Sans doute un Trévéneucois féru d'histoire locale saura confirmer la qualité de commerçant de François Houart et de sa veuve.
Les quatre premières cartes postales sont clairement des clichés Hamonic puisqu' on les retrouve dans le précédent diaporama et que la typographie typique des légendes Hamonic n' aura pas échappé à l' œil aguerri du cartophile.
La deuxième série de cinq cartes sur ce qui semble être un ensemble de douze me reste inconnue au niveau de son origine. Sans inscription sur le recto ni le verso, je ne reconnais pas le style, la typographie et l'œil du photographe des éditeurs de la région, ni la patte Thiriat-Basuyau, grande société toulousaine qui fournit de nombreux commerçants à cette époque, notamment à Plouézec, Plouha et Saint-Quay. La seule supposition qui me vient à l'esprit est de me tourner vers la société Combier (créée par Jean-Marie Combier en 1907) et sa production des années 20 du fait que nous retrouvons des cartes Houart, édit. (sans la mention veuve) et Phot.Combier-Mâcon dans la décennie à venir. Il est donc possible de penser que la première collaboration est celle entre Houart et Hamonic au début des années 20, peut-être même fin des années 10, suivie d'une collaboration avec Combier à partir de 1924, date la plus ancienne vue circulée sur les cartes de cette série.
Le diaporama suivant présente des cartes-photo. Les premières sont celles de la colonie Saint-Lambert en 1928 et 1930 (a-t-elle fait suite à celle de Notre-Dame du Travail ?), suivi d' une autre carte publicitaire pour la maison Josse. Cette dernière ne porte aucune inscription permettant de savoir qui l' a réalisée mais le lettrage du verso me fait pencher pour une édition Waron de Saint-Brieuc avec une typographie dans le style La Bretagne Pittoresque qui fut sa marque de fabrique à partir de 1903. De plus, Waron réalise une autre carte publicitaire pour la famille Josse dans les années 30, preuve de l' existence d' une relation commerciale. Voir infra.
1931-1940
Les années 30 sont essentiellement les années Waron, société briochine où le fils, Jacques, succède au père, Armand. La numérotation en 95xx indique des tirages de la deuxième moitié des années 30, tandis que les version couleur Vogue sont des rééditions de la fin des années 40 lorsque la société mentionne Saint-Brieuc et Orléans au recto des cartes.
Les cartes postales Veuve François Huart prennent la mention Houart, édit. avec pour provenance la société Combier en tant que photographe-éditeur. Comme souvent dans ces années, la qualité du papier était inférieure aux productions du début du siècle et les cartes ont mal vieilli, d'où cet aspect rougeâtre et délavé pour certaines d'entre elles.
J' en termine avec quatre cartes de cette décennie. Les trois premières sont des cartes publicitaires pour le restaurant Au Bon Accueil et la villa Mon Désir, annexe du Bon Accueil. Aucune idée sur l' origine de la carte n⁰ 1, dépourvue de toute mention autre que la légende. La n⁰ 2 est une Waron, la n⁰ 3 est une Sam Play, successeur de Jean-Baptiste Barat à Saint-Quay-Portrieux. La dernière est une carte de Léon Le Cornec, photographe-éditeur installé boulevard Pasteur à Étables-sur-Mer. Certains ont sans doute connu la boutique du fils, Photo Guy Le Cornec, à Binic, un magasin blanc et rouge située à côté du restaurant L' Escale.
N' hésitez pas à prendre contact si vous avez des cartes postales de Tréveneuc qui ne figurent pas sur cette page.
Les icônes ci-dessous vous permettent de partager cette page sur les réseaux sociaux via vos comptes Facebook et Twitter/X ou de signaler la page par email. Les trois icônes du milieu de bas de page renvoient vers les pages Facebook, Instagram et Twitter/X du site, services où seront annoncées les nouveautés du site telles l' ajout de nouvelles cartes postales ou de commentaires.