Cartes sur Pléhédel - Bréhec & Lanloup en un siècle

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Cartes sur Pléhédel

Cartes postales anciennes de Pléhédel
90 cartes de Pléhédel entre 1901 et 1940, puis époque moderne.
3 lettres du 19ème siècle.

Un peu d' histoire
En ce qui concerne le nom de la commune, on trouve les appellations Plohedel (en 1245), Pleuheudel (en 1294), Eccl. de Plehedel (en 1295), Plehedel (vers 1330), Par. de Pleheder (en 1362), Ploehedel (en 1364), Pleuhedel (en 1423), Ploeheudel (en 1426, lettres de Jean V, n° 1574 et 2567), Plouedel (en 1486). La forme actuelle Plehedel apparaît dès 1428 (Archives de Loire-Atlantique, B2979).
La vicomté de Pléhédel fait partie des anciennes maisons de Bretagne qui appartient aux Boisgelin depuis 1160, Geoffroy de Boisgelin étant cité comme premier seigneur du lieu. On trouve également trace de Thomas de Boisgelin lors de la cinquième croisade en 1248. Sur l'histoire de la famille de Boisgelin, voir l'étude de Gwyn Meirion-Jones et Michael Jones ici.
Pléhédel élit sa première municipalité au début de 1790. Les premiers maires élus sont F. Martin (en 1790), J. Auffray (en 1792), F. Martin (en 1794). Au début de la Révolution, le 26 août 1789, le recteur de Pléhédel, Jean-Baptiste Connan, 63 ans, est dénoncé « pour ne pas avoir parlé de l'Assemblée Nationale avec tout le respect nécessaire ». Il est arrêté, comme insermenté (réfractaire) en 1792, détenu à la maison des Filles de la Croix à Saint-Brieuc, puis à la maison des Carmels de Guingamp, avant d'être libéré le 6 germinal an III. À noter que Charles Le Guern, vicaire de Lanvollon, devient curé assermenté de Pléhédel en 1795. Le clerc Jacques Connan (dit Connan le Jeune), exilé à Jersey, puis en Angleterre (où il est ordonné prêtre), revient à Plourhan en 1795, avant d'être nommé curé de Lanloup en 1801, et recteur à Pléhédel en 1804. Suite au vote par l'Assemblée Législative le 9 novembre 1791 du décret contre les émigrés, qui déclare que tout émigré non rentré au 1er janvier 1792 sera considéré comme suspect de conspiration, on trouve sur la liste des émigrés les noms de plusieurs personnes de Pléhédel: Boisgelin aîné (officier de cavalerie), Boisgelin cadet (chevalier de Malte), Jean Conan (ex-curé), Conan (clerc tonsuré), Casimir Roscoat (lieutenant des maréchaux de France).
Le site Info Bretagne nous dit de l'église Saint-Pierre (1837): En forme de croix latine, elle comprend une nef avec bas côtés de six travées plus celle du clocher encastré, un transept et un chœur. La bénédiction de la première pierre de l'édifice actuel eut lieu en avril 1837, date portée sur la longère nord en même temps que le nom J. TREBOUT. Une porte du XVème siècle a été réemployée, et, au chevet, l'on a encastré un angelot gothique, également du XVème siècle. Le clocher ainsi que la travée adjacente datent de 1888 et ont été exécutés sur les plans de M. Le Guerrannic (R. Couffon). À l'intérieur, l'église conserve un bénitier à deux cuves du XVème siècle et des statues anciennes de Notre-Dame de Délivrance, saint Yves, saint Fiacre et saint Nicodème. À signaler que le 1er prairial an II (20/05/1794) plusieurs objets précieux (un calice, un ciboire, un soleil, une custode) sont récupérés dans l'église par la municipalité et transférés à Pontrieux.
À part le château de Boisgelin, qui date de 1840 dans sa forme actuelle, la famille possédait un manoir des XV-XVIIème siècle, référencé en 1428, qui prend le nom de château en 1665. Il existe également un autre château à Pléhédel, le château du Roscoat (XVII-XIXème siècle). Ce château a donné son nom à la famille Rolland du Roscoat. L'édifice est agrandi au XIXème siècle: il est doté d'une aile et de deux tourelles qui lui donnent l'aspect d'un château. En 1920, le château, propriété de la famille Roscoat, est vendu à la famille Boisgelin. Les Boisgelin le donnent ensuite aux frères de Ploërmel (Morbihan) qui y établissent un collège. Avant cela, les dames du Roscoat, à leur retour de l'émigration, ont tenu dans ce château un pensionnat pour demoiselles. L' une d'elles, Zoé Rolland du Roscoat (en religion mère Marie-Madeleine, née à Nantes le 9 janvier 1781 et décédée au Roscoat le 25 juin 1822), est devenue première supérieure générale des Sœurs ou Dames de la Providence de Ruillé-sur-Loir (Sarthe) après avoir rejoint la communauté en 1818 à l' âge de 36 ans. L'établissement des sœurs de la Providence de Pléhédel a ouvert ses portes en 1848 grâce à la générosité de Cécile du Roscoat, sous l'appellation École Sainte-Anne du Roscoat. Ces sœurs de la Providence assureront de nouveau l'éducation des enfants de la commune de Pléhédel suite au départ, en 1959, des frères de Lamennais. Dans les années 60, le château a également servi de centre de colonie de vacances. Les bâtiments ne deviendront la propriété définitive de la Congrégation des Sœurs qu'à partir de 1969.
Dans le quartier de Quistillic, soit un peu avant l' entrée au château du Roscoat, se situe un monument à la mémoire de Jean-Baptiste Legeay (1877-1943), qui sous le nom de Frère Clair-Marie dirigea l' établissement scolaire du Roscoat. Chef de résistance, il fut arrêté le 13 novembre 1941, puis décapité à Cologne en 1943.
Précurseurs
Pas de cartes postales mais deux lettres de 1824 et 1859 et un acte de fermage de 1880.
1901-1910
Jean-Baptiste Barat passe capturer l' église de Pléhédel vers 1902 (1-2), puis revient vers 1910 (3-5). Les cartes Huyart (6-7) sont éditées vers 1906/07. Celle de Renault (8-10) sont de 1903/04 et 1906, tout comme celle d'Armand Waron (11). La carte de Le Roy (11) est de 1909/10, date à laquelle on peut rattacher celle de Machavoine (12). Les cartes messages de Rouxel à Dinan, Imprimeries Réunies à Nancy, sont de la deuxième moitié de la décennie, exemplaire circulé affranchi en 1908.
1911-1920
J.-B. Barat est de passage à Pléhédel en 1916 (1-4). Les cartes Hamonic (5-11) datent de la fin de cette décennie. La dernière carte n'est pas référencée en tant que carte de Pléhédel, mais on reconnaît bien l'église Saint-Pierre en arrière-plan et la descente de la Place de la Liberté. Quant à celle du chateau (12), aucune référence n'est présente mais son style et la voiture qui y figure la placent durant cette décennie.

Le château de Boisgelin (1840) est construit par Edmond de Boisgelin, sur les plans de son épouse, Marguerite Le Peletier de Saint-Fargeau. Il s'agit d'un édifice en équerre et flanqué d'une tourelle d'angle. Gilles, marquis de Boisgelin (1919-1990), restaure le château et le transforme en hôtel en 1982 sous le nom de Coatguelen ou Coatgelen - il faut savoir que 'boisgelin' est la francisation du breton 'coat gelen' (bois des houx) - et y ajoute un golf de 9, puis 12 trous. À l'heure actuelle, le chef Mathieu Kergourlay y a établi domicile, tandis que l'hôtel offre 14 chambres. Le domaine couvre 450 hectares et comprend une grande forêt protégée classée ZNIEFF (Zone Naturelle d'Intérêt Écologique Faunistique et Foristique), dont 90 hectares de parc boisé.
1921-1930
Hors les numéros 2600 et 2601, que je ne peux relier à une série connue, je n'ai pas de référence pour les deux cartes montrant le monument aux morts (1-2) puisqu'elles ne portent aucune mention d'imprimeur sur le recto, ni le verso. Néanmoins, elles doivent dater de la moitié des années 20 puisque le monument aux morts du sculpteur Charles-Henri Pourquet (1877-1943), architecte M. Dutreix, fut inauguré le 26 août 1923 (encart ici). Celle du monument par Armand Noyer (3), circulée en 1924, est datée du Salon de Paris de 1922. La troisième carte (4) ne possède pas non plus de référence mais son style la place dans les années 20. Voir également une correspondance de Pourquet qui utilise une carte-photo du monument aux morts de Pléhédel (encart ici). La carte générique est une production de cette époque, vue circulée avec d'autres noms de ville ou village. Notons que, dans le diaporama, les deux cartes Combier colorisées du château de Boisgelin et celle de la route de Lanloup, toutes trois sans cadre, datent sans doute de la fin des années 20 lorsque le procédé de colorisation avec le bleu pour couleur unique se démocratise.
1931-1940
Les cartes Waron (5-10) sont de 1930/31; celle de Couée (11) et d'Amaury, le fils d'Émile Hamonic (12-15), de 1935/36. Les cartes Combier (16-24) sont des années 30 lorsqu'elles possèdent un cadre (voir ci-dessus pour les années 20). Celle de la route de Lanloup fut affranchie en 1935, date où Jean-Marie Combier (1891-1968) commence à utiliser le premier logo CIM présent sur les rééditions de l'après guerre, avec une circulation de la fin des années 40. En ce qui concerne les cartes Aubert (25-30), je ne pense pas me tromper en les mettant dans les années 30. Elles témoignent de l' époque où le château est un établissement éducatif (voir Un peu d'histoire supra). Le château a également servi pour l'accueil de colonies de vacances, au moins dans les années 50 et 60.
Époque moderne
Deux vues aériennes des années 50, éditions Artaud et Lapie, puis une vue aérienne de Combier dans les années 60. Les 7 cartes Combier suivantes datent également des années 60, avec un retirage dans les années 70 de la salle des fêtes et du château du Roscoat. La vue de l'église par FFRI de Quimper date des années 70, tout comme les quatre cartes Jack, dont une de l'intérieur du Relais Saint-Saëns, où j'ai un vague souvenir d'y avoir bien déjeuné, et une multivues incluant Lannebert et Pludual, unique de par son format. Toujours chez Jack, trois cartes des années 80 avec l'église, l'étang et la carte multivues. Les deux cartes Yvon sont de la même époque, ainsi que les deux cartes Yvonnig, le photographe de Paimpol, qui commémorent l'installation de la statue monumentale Triomphe de la vie, œuvre de Kito pour la réalisation et de René Raoult pour l' idée, le 24 juin 1988. Un cyprès de Lambert centenaire qui était tombé lors de l'ouragan des 15 et 16 octobre 1987 fut utilisé. Les deux cartes du château de Boisgelin sont des supports publicitaires pour l'hôtel, réalisés dans les années 90 par Locadel. Suit une dernière carte du début des années 2000 pour laquelle je n'ai pas de référence d'éditeur.
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