Cartes sur Lanleff
Cartes postales anciennes de Lanleff
44 cartes de Lanleff entre 1901 et 1930, puis époque moderne.
Un peu d' histoire
L' étymologie de Lanleff est relativement simple. Elle provient du mot breton lann, un ermitage, et de la rivière Leff, que l' on retrouve dans des archives appelée Lem en 1202, Leim en 1220, Lem en 1263 et Lev en 1330. À l' origine, Lanleff appartenait à Pléhédel mais devient paroisse avec la création d' une église en 1148 par le seigneur de Châtelaudren, qui en fait don à l' abbaye de Saint-Magloire de Léhon. Les archives des Côtes-d'Armor, quant à elles, abritent les chartes de l'abbaye de Beauport. L' une d'entre elles mentionne le don à l'abbaye de Beauport d' une terre sise à Lanlem en 1269. Lanleff est ensuite rattachée à Lanloup au XIVe siècle, dont la paroisse relève alors du diocèse de Dol. Le territoire de Lanleff appartient à la seigneurerie de Lanloup ; il faisait donc partie du comté du Goëlo. Durant la Révolution, la paroisse de Lanleff est rattaché au doyenné de Plouha, dont le premier maire en 1790 est Jean Le Floch. René Couffon nous dit que l' ordonnance du 13 décembre 1836 attribue la paroisse de Lanleff à celle de Pléhédel, puis la paroisse est supprimée en 1951.
L' église de Lanleff, Sainte-Marie, fut consacrée en 1856. Construite à peu de distance du temple, elle est en forme de croix latine. « De style XIVème siècle, elle a été édifiée entre août 1854 et avril 1856, par M. Jézéquel, de Goudelin, qui en fut à la fois l’architecte et l’entrepreneur. Mobilier : Une croix processionnelle de la fin du XVème siècle et une statue de la sainte Vierge tenant l’enfant, de la même époque, ont disparu au XXème siècle. Bannière en soie brodée du XVIIème (classée) ; statues anciennes de saint Briac et de saint Yves, provenant de la chapelle du Voulch » (R. Couffon). Cette chapelle est mentionnée comme étant en ruines en 1937. L' église Sainte-Marie abrite aussi une statue de Saint-Jean qui proviendrait du temple de Lanleff.
Que dire du temple de Lanleff... Tout d' abord que c' est une église consacrée sous le nom de Notre-Dame. Possédant une rotonde centrale bien conservée présentant de belles arcades et quelques chapiteaux sculptés, elle a perdu sa coupole. Il est impossible de certifier la date de sa construction, mais une fourchette entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle est une supposition valable. L' édifice est bâti en forme de rotonde, dans l'esprit de l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Ogée (voir la bibliographie) rapporte : « On remarque à Lanleff un monument très ancien, qui sert aujourd’hui de vestibule à l' église succursale : c’est un vieux bâtiment circulaire, formé dune double enceinte de murailles, dont l’ une est extérieure et l’ autre intérieure ; celle-ci renferme un espace de trente pieds de diamètre ; l’autre bâtie à neuf pieds de la précédente, lui est concentrique. Le mur intérieure est percé de douze arcades, de la largeur de cinq pieds chacune, et de la hauteur de neuf ; les arcades forment un plein cintre chacune, et sont soutenues par des pilastres de trois pieds sur chaque face. Ses côtés sont décorés chacun d’ une colonne adossée et saillante de cinq pouces ; dans le mur extérieur sont aussi douze ouvertures de fenêtres qui correspondent aux douze arcades du mur intérieur. Ces fenêtres sont de figure et de grandeur différentes ; elles vont en rétrécissant vers le fond, et l’espace qui les sépare est aussi décoré de colonnes. Ce bâtiment est construit avec la plus grande solidité ; il est enduit de ciment, et la pierre qu’ on y a employée est belle et de bonne qualité : on en remarque plusieurs parements qu’on appelle tuffeau vert [Note : les pierres qui les constituent sont en grès relativement friable ainsi qu’une variété de roche volcanique appelée « spilite »]. Les savants pensent que ce fût un temple bâti par les anciens habitants du pays. M. de Brignan (Le Brigant), qui a fait plusieurs recherches sur la Bretagne et sur l’ origine de la langue du peuple bas-breton, a examiné attentivement le monument dont il s’ agit, et a trouvé sa construction à peu près semblable à celle du temple de Mont-Morillon, en Poitou. L’ abbé Le Bœuf prétend que ce dernier, qu’ on a toujours regardé comme un temple consacré à quelque divinité du Paganisme, n’ était qu’ un hôpital bâti pour recevoir ceux qui allaient ou revenaient de Terre Sainte. Nous ne déciderons point entre ces deux écrivains ; nous laissons aux lecteurs la liberté de suivre l’opinion qui leur paraîtra la plus vraisemblable ».
Quoi qu'il en soit, ce temple reste une énigme et suscite encore aujourd'hui la curiosité de nombreux visiteurs. Est-ce un temple romain, gaulois ou une église construite par de mystérieux templiers ? De multiples hypothèses trottent dans la tête des chercheurs ou des historiens amateurs. Nous laisserons le mot de la fin à Alfred Ramé qui déclare : « L' opinion la plus accréditée aujourd'hui la considère comme une église construite par les Templiers, à la fin du XIème ou au commencement du XIIème siècle. Une observation que j' ai eu récemment occasion de faire dans cet édifice tendrait à confirmer cette opinion. Les nombreuses descriptions qui ont été faites de l'église de Lanleff réduisent les constructions anciennes aux deux enceintes concentriques ; elles admettent ainsi que l' édifice, dans son plan primitif, présentait simplement la forme d' une tour flanquée d' un bas-côté circulaire. Mais un examen plus attentif permet de reconnaître qu' il n'en était pas ainsi à l'origine. Comme toutes les églises romanes des XIème et XIIème siècles, Lanleff possédait trois chapelles circulaires du côté de l' Orient. La plus grande placée au centre, en face de l'entrée occidentale, servait d' abside et renfermait l' autel ; elle est aujourd'hui complètement rasée, et remplacée par le chœur actuel dont les dimensions, quelque modestes qu' elles soient, sont plus considérables. Des deux plus petites, situées à droite et à gauche de la précédente, celle du nord a également disparu, ainsi que la partie de l' enceinte extérieure à laquelle elle était attenante. Mais la chapelle méridionale existe toujours avec sa voûte de pierre en plein cintre elle n' attire pas l'attention, parce qu' elle a été enveloppée à l' extérieur dans la construction d' un ossuaire moderne, et qu' à l' intérieur son faible diamètre lui donne plutôt l' aspect d' une vaste niche que d' une petite chapelle. Elle doit cependant remonter à la même époque que le corps même de l' édifice, c'est-à-dire aux premières années du XIIème siècle. Ce caractère rattache décidément Lanleff à l' intéressante famille des églises construites par les Templiers, et détruit la fantastique théorie imaginée par M. de Fréminville, le dernier et plus ardent partisan d' un temple gaulois, du temple du Soleil. Une église templière, qui n' avait pas encore été signalée, et dont le plan et les détails viennent d'être publiés par MM. Gide et Baudry dans leur magnifique ouvrage sur l' architecture du Vème au XVIIème siècle en Europe, offre une disposition absolument identique. À Ségovie comme à Lanleff, on retrouve une enceinte centrale enveloppée d' un bas-côté concentrique, et terminée à l' Orient par une grande chapelle absidale, flanquée de deux plus petites. C' est, on le voit, un plan assez voisin de celui de l' église abbatiale de Quimperlé, dont la date est connue. Il serait à désirer qu' à Lanleff quelques tranchées, exécutées sur l'emplacement de l' abside principale et de la chapelle septentrionale vinssent mettre à découvert les fondations circulaires des deux murs romans rasés au niveau du sol. Jusque-là l' existence de ces constructions, certaine à mes yeux, pourra être révoquée en doute par tous les adversaires de l' opinion qui fait de Lanleff une simple église du XIIème siècle. Je dois faire remarquer, à l' adresse des personnes qui lisent encore les ouvrages de Fréminville, que le système de cet auteur croule de toutes parts, et qu' il est contredit sur place par l' examen le plus superficiel du monument. Ces personnes se rappelleront quel rôle considérable aurait joué, d'après M. de Fréminville, certaine ouverture circulaire et en entonnoir, unique de son espèce et pratiquée précisément à l' Est de l'édifice : c'est par là que le soleil, à son lever, dardait un rayon mystique et illuminait de ses premiers feux l' autel érigé en son honneur. À cela il est facile de répondre, en présence du monument, qu'il n' existe pas et qu' il ne put jamais exister d' ouverture circulaire dans la travée la plus orientale du bas-côté, puisque cet emplacement était occupé par l'abside principale ; que la fameuse ouverture signalée par M. de Fréminville occupe donc une orientation différente, et qu' elle est comprise entre la travée orientale et la travée méridionale ; que cette ouverture n' était pas unique, mais qu' elle se reproduisait au Nord comme au Sud, à l' Occident comme à l' Orient de l'édifice, qu' on en compte encore trois reconnaissables aujourd'hui ; qu'autrefois il dut en exister douze ; que l' importance et le sens que l' on attacherait à une ouverture unique et régulièrement orientée s' évanouissent par cela même ; qu' il ne faut voir là qu' un exemple d' une disposition très commune dans les églises du XIIème siècle, celle qui consiste à éclairer chaque travée par deux fenêtres cintrées surmontées d'un mil-de-bœuf ; qu' enfin le merveilleux et le mystérieux doivent être décidément bannis du temple de Lanleff. On reconnaîtra tout cela sur place pour peu qu' on soit muni de deux bons yeux et d' une boussole ; ce sont autant de caractères qui permettent de considérer le monument de Lanleff comme un édifice religieux du moyen âge, élevé probablement sous la direction des chevaliers du Temple.
Bien que l' auteur prenne partie d' un ton plutôt péremptoire pour une église construite par les templiers, le fait est que personne n' a encore trouvé de preuves documentaires permettant, une fois pour toute, de lever le mystère !
1901-1910
Les premières cartes postales de Lanleff sont sans doute de la même année, à savoir 1901, comme indiqué par la date de circulation de la carte n⁰ 41 de Renault, cliché Torty, qui fait partie de ses toutes premières cartes postales. Le verso comporte une couverture du cliché plus importante qu' une carte de 1899 ou 1900. Ce même cliché est repris par G.I.D., l' éditeur-pionnier de Nantes, ainsi que par Armand Waron qui en fait le tirage en 1902 d' après la police de caractères utilisée au tout début de sa collection La Bretagne Pittoresque.
Jean-Baptiste Barat passe à Lanleff vers 1905 ou 1906, une date où sont également réalisées les cartes postales d' Albert Mancel de Binic et celles de Marie Hamon de Guingamp, avec notamment une vue du moulin à eau (construit en 1773) qui ne se retrouve nulle part ailleurs. Pour les cartes Mancel, il est intéressant de noter que c' est seulement la deuxième fois que je vois une carte édition Couée, la pâtisserie de Plouha, qui reprend les clichés Mancel avec la même numérotation ; deux autres exemples ayant pour sujet le château du Bois de la Salle figurent à la page sur Pléguien.
1911-1920
Dans la première moitié de la décennie, c' est Émile Hamonic qui vient à Lanleff prendre des clichés, édités en cartes postales sous les références du n⁰ 6257 au n⁰ 6260, avec comme souvent une petite histoire locale ; ici, l' argent du diable à la fontaine. Barat revient en 1913 pour un unique cliché de l' église, carte référencée n⁰ 1622, sur laquelle il pose avec sa casquette blanche ; une tenue que l' on retrouve souvent sur ses cartes postales. Une sorte de Hitchcock avant l' heure! Il revient une dernière fois à Lanleff en 1917 pour la série de cinq clichés des n⁰ 1997 à 2000, puis un saut jusqu'au n⁰ 2012. Cette interruption est surprenante car les numéros des cartes Barat entre 2001 et 2011 sont des clichés de Binic et de Pordic. Gageons qu' il n' est pas revenu à Lanleff pour n' y prendre qu' un seul cliché. Aurait-il oublié puis retrouvé la plaque de verre ?
1921-1930
Les deux premières cartes postales sont une production du début des années 20 par le photographe-éditeur Gabriel Bocquenet, installé à Auray dans le Morbihan à partir de 1919. La carte de Jean-Marie Combier est également de cette période. Réalisée pour un commerçant de Pléhédel du nom de Féneux, dont je n' ai pas trace, mais sans doute le buraliste ou l' épicier du village, il existe une série Phot. Combier Mâcon, pas encore CIM (début en 1935), sur Pléhédel avec des vues du bourg, des châteaux de Boisgélin et du Roscoat, qui est réalisée vers la fin des années 20 d' après la colorisation bleue. Cette dernière est un procédé technique qui commence à apparaître vers 1927, popularisé notamment par la société Rivière-Bureau. Ce même cliché Combier se retrouve sur une carte postales CIM des années 60, soit une trentaine d' années plus tard (carte n⁰ 4) ! Enfin, la carte Waron n⁰ 5430 est de 1930 ; 1931 au plus tard.
Époque moderne
Un diaporama de dix-sept cartes des années 50 aux années 80. Les deux premières de l' éditeur CIM sont une vue aérienne du village dans les années 50, dont la société CIM devient spécialiste à cette époque grâce à l' achat de trois avions de reconnaissance laissées en Europe par l' armée américaine. Elles sont suivies de trois cartes Pierre Mesny de la même époque, mais qui pourraient dater de la fin des années 40. Les quatre suivantes sont des cartes CIM des années 60, suivies de deux cartes du même éditeur dans les années 70. Les trois cartes Jack datent des années 80, tout comme celle de l' éditeur Jos, laquelle fait une erreur de légende en mentionnant l' église Sainte-Marie au lieu de Notre-Dame. Les deux dernières sont des retirages YCA de cartes CIM à l' origine, sans doute prises vers la fin des années 70 puisque CIM dépose le bilan fin 1982.
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